Or, tandis
qu’ils mangeaient encore,
Jésus prit du
pain, le bénit, le rompit et le donna à
Ses disciples
en disant : « Prenez et mangez, ceci est
Mon
corps »
Puis, prenant
une coupe, Il rendit grâces
et la leur
donna en disant : « Buvez-en tous ; car ceci est
Mon sang, le
sang de la nouvelle alliance,
qui est versé
pour une multitude en rémission des péchés. »
(Mt 26,26-29)
Dieu
aime beaucoup plus Ses fils que la mère son enfant. « Une femme
oublie-t-elle son enfant, cesse-t-elle d’aimer le fruit de ses
entrailles ? Même s’il s’en trouvait une pour l’oublier, Moi, Je ne
t’oublierai jamais. », dit le Seigneur ( Is 49,15).
Nous voyons comment la
mère soucieuse de la santé de son enfant l’allaite, c’est à dire le nourrit de
son corps et de son sang. Combien plus le Sauveur du monde, Jésus Christ,
nourrit de Son corps et de Son sang ceux qui croient en Lui, les enfants nés de
Son esprit. Cette nourriture céleste offre à l’homme la santé éternelle, ainsi
que l’explique l’apôtre Pierre : « Comme des enfants
nouveaux-nés désirez le lait spirituel non frelaté, afin que, par lui, vous
croissiez pour le salut, si du moins vous avez goûté combien le Seigneur est
excellent. » (I P 2,2-3)
Le Christ
dit : « En vérité, en vérité, Je vous le dis, si vous ne
mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez Son sang, vous n’aurez pas la
vie en vous. Qui mange Ma chair et boit Mon sang a la vie éternelle, et Je le
ressusciterai au dernier jour. Car Ma chair est la nourriture véritable et Mon
sang est la boisson véritable. » (Jn 6,54-55)
Les
paroles de Jésus semblent abruptes au premier abord, et, comme en témoigne
l’Evangile (Jn 6,53-63), beaucoup qui n’en saisirent pas le sens réel, en ont
été effectivement scandalisés et se sont alors éloignés de Lui. Réfléchissons
cependant un instant : pourquoi le Christ est-Il venu dans le monde, sinon
dans le but de donner Sa vie pour le monde ? Par quoi le monde est-il
sauvé, sinon par le sacrifice du Christ ? Et donc, comment pourrions-nous
suivre le Christ sans devenir participants au sacrifice qu’Il a accompli ?
Le Christ nous enseigne
que le pain de la vie quotidienne agit sur nous en nous procurant seulement la
vie physique et corporelle, tandis que le pain spirituel ne procure pas
seulement la vie physique, mais aussi la vie spirituelle, nous offrant la vie
éternelle. Et si le baptême est la naissance spirituelle, la sainte et divine
liturgie est nourriture spirituelle par le sacrement de l’Eucharistie.
Souvent l’on aime
exprimer l’amour mutuel qui nous unit par des rencontres où la riche nourriture
partagée et parfois les présents échangés en deviennent le signe manifeste.
Jésus nous a davantage aimés : Il nous a tant aimés qu’Il nous a même
donné en nourriture Son corps et Son sang, qui sont pour nous la source de la
vie éternelle.
Tout
au long de Sa prédication, Jésus a exprimé à diverses reprises qu’Il est la
seule nourriture et boisson véritables (Jn 6,32-35). Il a inscrit de façon
profonde ces paroles au cours de la dernière Cène, le dernier repas pascal
qu’Il partagea avec ses disciples.
Jésus,
assis autour de la table avec ses apôtres, prit du pain azyme, le bénit, le
leur donna et dit : « Prenez, mangez, ceci est mon
corps. » Ensuite, Il prit la coupe remplie de vin pur, sans mélange,
Il rendit grâces, la donna à ses disciples en disant : « Buvez-en
tous, car ceci est Mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui est versé
pour la multitude, en rémission des péchés. » Puis Il
ajouta : « Faites ceci en mémoire de moi. » (Mt
26,26-29 ; Lc 22,19-20)
Etabli
par Jésus Christ au cours du dernier repas, le sacrement de l’Eucharistie nous
a rapprochés de Dieu de façon inénarrable, alors que nous sommes plongés dans
la vie terrestre. En communiant, Il nous devient très proche, et nous Le
recevons de manière palpable dans notre personne.
Il
y a seulement un péché : ne pas désirer Dieu et rester séparés ou éloignés
de Lui ; et il n’y a qu’une douleur : ne pas posséder la pureté et la
sainteté, et ne pas connaître l’union avec le seul Saint. Cet empêchement fut
levé au cours du dernier repas.
La
communion est ce moment important de notre vie, où nous nous approchons et
touchons Dieu. Non, nous ne Le voyons, ni nous ne Le touchons de nos mains,
mais c’est par nos lèvres que nous Le recevons en nous. En Le ressentant
à l’intérieur de tout notre être, simultanément nous Le voyons, nous Le
touchons, et nous vivons de Son amour.
COMMENT
COMMUNIIER ?
Ressentant
parfois la nécessité de la communion, nous n’attachons cependant pas assez
d’importance à notre préparation, ce cheminement intérieur indispensable que
nous nous devons d’accomplir afin de nous approcher de ce saint sacrement.
La
première condition imposée par l’Eglise, c’est d’être baptisé, et de confesser
la juste doctrine de l’Eglise.
La
confession de foi est essentielle, car sans la connaissance qu’elle confère,
nous ne pouvons reconnaître que nous n’absorbons pas seulement du pain et du
vin ordinaire, mais le corps et le sang du Christ. C’est pour cette raison
qu’est répété au cours de la communion ce bref passage de la confession de
foi :
« Dites :
j’ai péché devant Dieu. Nous croyons au Père Saint, Dieu véritable, nous
croyons au Fils Saint, Dieu véritable, nous croyons à l’Esprit Saint, Dieu
véritable. Ceci est le corps et le sang vivants et vivificateurs de notre
Seigneur et Sauveur Jésus Christ, pour l’expiation et la rémission de nos
péchés. Nous le confessons et le croyons. »
La
deuxième condition pour recevoir la communion est la propreté spirituelle.
L’apôtre Paul nous adresse à ce propos cette exhortation : « C’est
pourquoi celui qui mangera le pain et boira la coupe du Seigneur indignement,
se rendra coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun s’éprouve
soi-même, avant de manger ce pain et de boire cette coupe ; car celui qui
mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit sa propre
condamnation. Voilà pourquoi il y a parmi vous tant de malades et d’infirmes et
qu’un certain nombre sont morts. Si nous nous examinions nous-mêmes, nous ne
serions pas jugés ; mais le Seigneur nous juge pour nous corriger, pour
que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. » (1Co11,27-32)
Lorsque
nous recevons un invité chez nous, nous avons auparavant nettoyé partout notre
maison afin qu’elle soit bien propre. Quand nous recevons Dieu au fond de notre
être, il nous est encore plus indispensable d’être très propres, non seulement
dans notre corps, mais surtout en notre âme. Voilà pourquoi, il nous faut nous
examiner avant la communion, et regretter nos fautes, les confesser devant
Dieu et l’un de Ses serviteurs, le prêtre. Ce jour-là, il convient aussi d’être
propres physiquement. Ainsi, il nous est ordonné de ne consommer aucune
nourriture le jour de la communion, avant de la recevoir.
Parfois,
le sentiment de notre indignité est si fort qu’il nous retient de nous
approcher de Dieu. Ou, au contraire, nous nous approchons de ce saint mystère
sans nous examiner. Ces deux approches sont trompeuses et néfastes. Le
Catholicos Jean Mantakouni nous donne l’explication suivante : « Lorsque
ton esprit ne témoigne pas en faveur de ta sainteté, alors il est clair
que ce n’est pas par la volonté de Dieu que tu t’approches du saint mystère,
ainsi que le dit l’apôtre Paul : « La volonté de Dieu réside en
ceci : le témoignage de notre esprit », et si ton esprit témoigne en
faveur de ta sainteté, alors c’est par la volonté de Dieu que tu t’en
approches, et si ta conscience t’accuse, sache que tu en sortiras condamné, que
tu seras jugé plus criminel que tous les criminels, car ceci est un crime plus grave
que le mal commis par les criminels sanguinaires. L’homme qui tue un
homme est appelé homicide, et celui qui communie indignement au corps du
Seigneur est appelé déicide, car il crucifie à nouveau le Christ. »
La
signification, l’essence et la joie de la vie ne se trouvent pas dans la
nourriture, mais dans la communion avec Dieu. Nous devons nous approcher de ce
saint sacrement dans cette disposition d’esprit. Pour que notre rapprochement à
Dieu soit plus réel, retenons ces éléments importants grâce auxquels il nous
est permis de communier.
D’abord :
1.
Il est indispensable d’être baptisé, et de confesser la juste foi de l’Eglise.
2.
Le jour de la communion, il est interdit de consommer de la nourriture avant la
communion.
3.
Il est vivement conseillé de procéder à l’examen de sa conscience avant ce
moment de proximité avec Dieu, et même avant la Célébration Eucharistique,
afin d’être en mesure de juger en pleine connaissance de notre dignité à
recevoir ce sacrement, ou non.
4.
Recevoir le sacrement sans avoir procédé à l’examen de sa conscience n’est
jamais justifié.
5.
La meilleure façon de restaurer le lien rompu entre Dieu et l’homme est la
communion. En conséquence, nous devons nous repentir et connaître une vive
douleur pour les péchés que nous avons commis, et procéder à la confession des
péchés.
La
voix du Christ retentit à chaque communion:
«
Je suis nourriture pour toi, mais non pour que tu me transformes en ton
semblable, mais pour que tu deviennes semblable à moi. »